Dès 1106-1108, l’abbaye Saint-Sernin de Toulouse obtient des droits sur l’église Saint-Pierre de Lieurac, qui devient de ce fait prieuré. Quelques années plus tard, il est fait mention de " chevaliers " parmi les habitants de Lieurac.

Le lieu semble alors correspondre à un village ecclésial. Ce type d’habitat, se formant autour de l’édifice cultuel et appartenant à un seigneur religieux, se développe dans nos campagnes entre l’An Mil et le milieu du XIIe siècle. Il s’agit pour l’Eglise, de protéger la population des campagnes, de la soustraire aux seigneurs laïques et de lui offrir un droit d’asile afin de poursuivre et étendre l’évangélisation du territoire.

Le nombre de parures et de livres liturgiques recensés par l’inventaire de 1246 atteste de l’importance du prieuré. En 1321, il sert de salle d’interrogatoire pour l’Inquisition. Les vestiges romans (XIe-XIIe siècles), situés aujourd’hui dans le cimetière, peuvent s’y rapporter.

Lieurac, éphémère siège d’évêché ?

En 1474, Mathieu d’Artigueloube se réfugie dans le village. Il vient de détruire le siège de l’évêché de Pamiers, qu’il brigue, au Mas Saint-Antonin. En réponse à sa demande, un arrêté de 1486 stipule que, dans l’attente de la reconstruction du Mas Saint-Antonin, le siège épiscopal est transféré à Lieurac. Face aux mécontentements suscités, dont celui de Catherine, reine de Navarre, la décision est annulée peu de temps après. En 1516, une maison dite " épiscopale " à Lieurac est un sujet de querelle entre l’évêque de Pamiers et le seigneur de Mirepoix.

Source : textes extraits du site Pays des Pyrénées Ca thares

L’organisation de l’habitat

La forme circulaire du centre du village actuel permet d’envisager qu’il a été entouré de remparts. Ceci est confirmé par la référence à des fortifications, " joignant a la fort de Lieurac ", sur un cadastre de 1735. Côté nord, les vestiges d’une porte de ville sont visibles. Côté sud, certains murs pourraient appartenir à d’anciennes murailles. Liés à l’eau, le moulin est implanté sur le Douctouyre et le lavoir (restauré en 2012) est situé au bord du ruisseau du Sautel (direction de Dun).